Incarner l’esprit d’un quartier parisien historique et furieusement vivant, et concevoir un lieu propre à raconter Pigalle comme un collectif de quartier… tel était le double défi lancé à Charlotte de Tonnac et Hugo Sauzay, les architectes de l’agence Festen. Diplômés de l’école Camondo en 2011, ce duo ultra créatif s’attelle depuis dans tous leurs projets à « métamorphoser l’espace classique s’exprimant par une mise en valeur des structures d’origine, par l’épure et par un choix de mobilier contemporain ». Ils ont ici mis à profit leur savoir-faire en transcrivant au Pigalle l’histoire d’un immeuble parisien avec portes panneautées, murs blancs, moulures, boiseries et parquet. « Si on zoom à l’intérieur de Pigalle, on se retrouve ici précisément dans le quartier de la Nouvelle Athènes qui a échappé à l’uniformisation architecturale et dont nous avons retranscrit l’essence grâce à des détails comme des baies vitrées arrondies, du marbre cheap, veiné dont ce faubourg raffolait, lui qui voulait imiter les beaux quartiers, et que nous utilisons pour les vasques. Le sol en terrazzo du groundfloor rappellera celui des bars du quartier et la moquette léopard ou la couleur sang de bœuf des maisons closes s’exprime ici en touches subtiles dans l’ascenseur et les toilettes du sous-sol. », décrypte doctement Hugo. Ultime détail de ce travail ultra documenté ; les soubassements du rez-de-chaussée en platre gratté en hommage aux anciennes carrières de Montmartre. Un travail in situ conçu comme une évidence.